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Djoum dans les sissongo

Idiba bwam* mes amis !  Destination le Cameroun pour une nouvelle expression !

Comme partout en Afrique, les camerounais  ne dérogent pas à la règle : ils aiment agrémenter le français à leur sauce. Ils parlent le Kamer ou le camfranglais. C’est un mélange de langues locales, de pidjin et/ou de français qui apporte plus de rythme, plus de sonorité à nos conversations endiablées.

Nous allons parler de l’expression « djoum dans les sissongo ».  N’est-ce pas déjà doux à l’oreille juste en le prononçant ? Pour les débutants, vous verrez que cette douceur cache une intention encore plus « douce ».

2 mots nouveaux : djoum et sissongo.

Djoum :

En le cherchant sur Google, vous tomberez sur un petit village camerounais, situé au sud du pays. Je vous avoue avoir déjà oublié l’existence de ce village. Peut-être un jour, il fera partie des destinations d’Ici mais ailleurs. Ce petit village n’a rien à voir avec notre expression. Nous avons juste trouvé un homonyme. Ça doit bien faire gagner un point en dictée. Mouaaha oui j’ai été traumatisée par ces exercices pendant ma période du lycée. Je pense que nous sommes encore loin d’inclure ce mot dans les dictées.

Revenons à nos moutons. Après avoir cherché du côté des langues bamiléké, du français, de l’anglais, j’ai fait chou blanc. Pour les connaisseurs, n’hésitez pas à nous partager l’info. Quoiqu’il en soit, je sais que ce mot signifie « Entrer ».

Sissongo :

J’ai connu ce mot grâce à ma mère. Il faut dire que c’est elle qui a coaché mes débuts dans ce monde inconnu. Ce mot proviendrait d’une langue bantoue du Sud Cameroun, plus précisément du mot douala :  esosongo

Une découverte pour moi également: les sissongo sont des graminées utilisées comme fertilisant, très appréciés par les bêtes de pâturage qui en raffolent.  Par contre, lorsqu’ils grandissent, ils deviennent des hautes herbes très hostiles : sauvages, coupantes, plus du tout appréciées par les bêtes sauvages.  Pour couronner tout ça,  ils sont difficiles à éliminer. Certains les associent à des roseaux. C’est pour cela qu’ils deviennent des endroits parfaits pour une cachette, un guet-apens.

Djoum dans les sissongo : c’est disparaître, fuir, aller dans la brousse (dans des espaces verts ) pour se cacher ou pour satisfaire tout autre besoin nécessitant d’être à l’abri des regards.

Si jamais vous êtes en visite au Cameroun, profitez-en pour regarder ces sissongo et pourquoi pas djoum dans les sissongo. A vos risques et périls!

Munabeesement,

*Bonjour

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Une touche a tout; elle n’arrive pas à se définir en une phrase. Le plus important elle s’adore kiakiaaa et aime rire...